Le 12 janvier 2001, à Macon, chez Jean Thévenet, 13 vignerons ont fondé une association dénommée "SAPROS" dont les statuts indiquaient : "Les vins moëlleux ou liquoreux obtenus exclusivement par concentration naturelle sont rares en France. Ces vins d’exception, quand ils sont issus de pratiques à la vigne et au chai, respectueuses de la nature, sont une expression très particulière, magique, de leurs terroirs et cépages propres, dont ils traduisent et subliment les spécificités." Jean Thévenet, Domaine de la Bongran, en fut le premier président, et Alexandre de Lur Saluces, alors à Yquem, le président d’honneur. L’objet de cette association : "L’association a pour objet la reconnaissance des vins naturellement doux, moelleux et liquoreux obtenus par la présence du Botrytis, par passerillage naturel ou par l’action conjuguée des deux. Les membres de l’association partagent une morale fondée sur le refus du productivisme, de l’homogénéisation, de la banalisation et sur la recherche de l’harmonie avec la nature aussi bien dans les pratiques à la vigne qu’au chai. L’association a pour but de favoriser les retrouvailles entre ces vignerons et les amoureux des vins authentiques."
Pendant plusieurs années, l’association SAPROS a communiqué sur les vins liquoreux de botrytis obtenus exclusivement par concentration naturelle, organisant de nombreuses dégustations, repas, communications, en France (Vinexpo,...) en Espagne (Vinoble), en Italie (Slow Food..) Ce travail a contribué à mieux faire comprendre le caractère exceptionnel des ces grands vins rares, à faire découvrir le plaisir qu’ils peuvent procurer dans de multiples occasions, et les accords fabuleux qu’ils permettent avec de très nombreux mets. SAPROS a contribué à la restriction réglementaire des procédés artificiels d’obtention de sucres résiduels dans les vins revendiquant le statut de liquoreux, à l’évolution des vins liquoreux vers le retour à l’authenticité : « les vins liquoreux ne doivent être que les enfants naturels et hasardeux du soleil, du vent, du brouillard et du Botrytis. Là est leur magie. »
Cet enjeu est toujours actuel, comme en témoigne ce débat à la Cité des vins de Bordeaux https://www.youtube.com/watch?v=WMs... la pratique de procédés artificiels d’obtention de sucres résiduels dans les vins, encore autorisée, bien qu’en voie de restriction, en France, ayant largement nuit à la qualité et à la notoriété de ces vins exceptionnels, ayant abouti à une confusion dommageable des amateurs de vin entre "sucres d’enfer et sucres de paradis", ainsi quel l’écrivait joliment le vigneron alsacien André Ostertag.
Le goût, au coeur des mystères et de l’amour du vin. Mais qu’est ce que le goût ? "Le goût est autant dans l’humain qui goûte que dans le produit qu’il goûte", dit le professeur Mc Leod, chercheur au Cnrs, dont d’autres articles sont à l’onglet "SEVE". Ici, nous vous proposons un travail sur le goût d’un chercheur en neurobiologie, Gabriel Lepousez, et d’un historien, Benoît Musset.
"Obtenir le rétablissement d’un label public d’AOC, crédible et fiable, refondé sur les principes d’origine et sur des exigences d’authenticité, de respect de l’environnement, de diversité, de responsabilité, dans une perspective de viticulture durable et solidaire." Statuts de l’association SEVE, fondée en 2005 par des vignerons en accord avec le président du comité vins de l’INAO d’alors, le regretté René Renou.
Ces statuts reprenaient les propos de J. Capus en 1947, dans son livre "L’évolution de la législation sur les appellations d’origine"
« Je disais, dans l’exposé des motifs de la loi de 1935 : Permettre au consommateur de distinguer facilement les appellations qui recouvrent des vins de qualité de celles qui ne s’appliquent qu’à des vins ordinaires. » SEVE a travaillé d’abord sur la "typicité organoleptique", concept erroné scientifiquement et machine à exclure les vins de terroir minoritaires, c’est même sur cette question que s’est constitué son noyau initial, "Vignerons dans nos appellations", en 1998. Force est de constater que la réforme des AOC de 2008 est en partie en échec sur ce point, se heurtant à la négation par la profession des avancées scientifiques et sociologiques sur le goût humain. L’autre échec, qui lui est fondamentalement lié, étant le refus, le retard pris, par la profession et les autorités de tutelle, d’une vraie réforme de segmentation des AOC. Ces dernières sont devenues, à partir du milieu des années 1970, des indicateurs de qualité des vins de volumes, ceux qu’on appelait du temps de J. Capus les "vins ordinaires", et ne sont plus un signe suffisant de différenciation qualitative permettant de rentabiliser les coûts de production amenés par la production des "vins fins".
Nous mettons à votre disposition de nombreux documents relatifs à ces enjeux, et toujours, malheureusement, d’une certaine actualité...
Actualité abordée en 2018 aux 4e JOURNÉES INTERNATIONALES
DES AMATEURS ÉCLAIRÉS DE VINS à Avignon "L’appellation est morte vive l’appellation" organisées par l’association VITAE. Ci-dessous, mon intervention, proposition de bilan du travail de Sève.
Histoire de la Vigne et du Vin en France, Roger Dion, Editions du CNRS
Le Paysage et la Vigne, Roger Dion - recueil d’articles- Editions Payot
Le Bon Vin Actualité de la pensée de Roger Dion, Entre terroir, savoir-faire et savoir-boire, colloque 2008 sous la direction de JR Pitte, Editions du Cnrs.
Domaine Patrick BAUDOUIN - Princé - 49290 CHAUDEFONDS-SUR-LAYON
FRANCE - Tél./Fax : +33 (0)2 41 74 95 03
"l'abus d'alcool est dangereux pour la santé" (article L.3323-4 du code de la santé publique)
"C'est la pénicilline qui guérit les hommes, mais c'est le bon vin qui les rend heureux". (Alexander Fleming)